J'ai vu le jour à Ducey, en Basse Normandie, petite bourgade en Baie du Mont Saint-Michel en mai 1939, mon père était artisan bourrelier-matelassier, ma mère connerçante d'un café-bar.

De 1940 à 1945, l'occupation Allemande est présente sur une grande partie du territoire français, la Basse Normandie n'y échappa pas, notre maison fût réquisitionnée pour y abriter des officiers allemands, du coup, le café que tenait ma mère ne fût plus fréquenté par les habituels clients et mon père fût soumis de réparer les harnais des chevaux eux aussi réquisitionnés. Les Allemands les utilisaient pour leurs besoins guerriers.

Ne supportant pas les nouveaux "co-locataires", notre mère décida que nous nous réfugions, à quelques kilomètres, chez sa mère, (notre grand-mère) dans une ferme isolée au millieur d'un bois, maison au toit en chaume et au sol en terre battu. Parfois, lorsque les bombardements étaient plus forts que d'habitude, nous partions tous en pleine nuit éclairés par une lampe tempête, trouver un autre refuge, c'était toujours dans des chapelles ou des églises ; sur le sol, allongés sur de la paille, blottis les uns contre les autres, nous arrivions à trouver le sommeil, rassurés sans doute d'être protégés dans des lieux saints !

Pour les enfants, le danger n'existait pas, comme nous n'allions pas à l'école, c'était dans une insouciance totale que nous passions notre temps à jouer et la campagne. Dans une ferme, c'est un fabuleux terrain de jeux. Ce n'est qu'après l'armistice et après avoir reconstruit dans la hâte des barraquements que j'ai connu les bancs de l'école, j'avais alors 6 ans
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Lors du débarquement américain en juin et juillet 45, le village a été bombardé et rasé y compris l'école et l'église ; en cause, un simple pont roman stragérique !… Mais désastreux pour les éléments collatéraux…